Je vais tâcher de vous raconter ici brièvement qui je suis et quel a été mon cheminement jusqu’à ce blog.
Enfance et adolescence
Les premiers signes d’anxiété
Petite joyeuse et enjouée, j’ai été très marquée par la séparation de mes parents à l’âge de 6 ans. Je suis devenue par la suite plus sérieuse, anxieuse, timide et mal dans ma peau.
J’ai passé mon adolescence en retrait, tiraillée entre deux mondes totalement opposés, celui de ma mère (que je ne voyais que pendant les vacances scolaires), sublimé par le soleil et la chaleur de la Provence et celui de mon père, avec qui je vivais, dans ma terne et pluvieuse Bourgogne natale…
Hypersensible, introvertie, rongée par les questions existentielles et incapable de trouver ma place au sein de ma famille comme à l’école, je me suis fermée au monde extérieur, pour m’enfermer petit à petit dans mon monde intérieur, subissant de manière intense et permanente mes émotions démesurées et rendant impossible un quelconque épanouissement.
J’ai arrêté la musique, le chant, la couture, le sport…, j’ai refusé les invitations de dizaines de garçons, je ne suis jamais allée en boîte de nuit…autant de plaisirs gâchés que de regrets au goût amer…
L’âge adulte
L’apparition des troubles anxieux
Après l’obtention sans gloire de mon Bac, j’ai passé un an en Italie comme jeune fille au pair, une expérience mitigée, à la suite de quoi j’ai étudié l’italien à Aix-en-Provence durant 3 années, plus ou moins esseulée.
C’est lors de ma première année à l’université que sont apparues mes premières attaques de panique, début d’une série qui a duré… plus de 10 ans.
Manquant cruellement de confiance en moi, j’ai préféré stopper mes études lorsque le niveau est devenu plus élevé et j’ai choisi des petits boulots tous plus ingrats et inadaptés les uns que les autres.
J’ai ainsi erré plusieurs années, ballottée par les événements, sans objectif, sans satisfaction, dans la peur et l’incompréhension, luttant de toutes mes forces pour être quelqu’un d’autre, quelqu’un qui saurait s’adapter à ce monde, à cette vie.
Le début de la prise en charge
Après un premier épisode dépressif marqué à 25 ans et un arrêt de travail d’un mois, je me suis décidée à consulter une psychiatre. J’ai ainsi parlé de moi et de mes rêves durant 3 ans et demi, mais sans jamais accepter de prendre un traitement.
Au bout de quelques semaines, tout de même, j’ai noté un changement en moi et je me suis peu à peu ouverte, ce qui m’a permis de me rapprocher de celui qui allait être mon compagnon pendant plus de 7 ans.
Les premières améliorations
Nous sommes alors en 2008, j’ai 25 ans et enfin une première relation amoureuse durable avec une personne fiable, stable, bienveillante et compréhensive, et je décroche mon premier vrai job.
Je me sens aimée, soutenue, je ne suis plus seule et je commence enfin à me réaliser un minimum ! Je commence une thérapie cognitive et comportementale pour gérer mon anxiété, mes attaques de panique et mes phobies.
Je reprends espoir et confiance en la vie, en l’amour, en l’être humain ; je reprends contact avec ma famille, j’ai de nouveaux amis, nous voyageons – je prends l’avion pour la première fois ! -, tout semble enfin aller pour le mieux !
L’intensification de mes troubles anxieux
Mais après quelques années, je ne supporte plus mon travail : le contact incessant avec les clients, mes collègues de travail, mes supérieurs m’est trop pénible. Les attaques de panique ne s’atténuent pas, bien au contraire, elles se déclenchent dans des situations de plus en plus nombreuses et m’handicapent toujours un peu plus.
Je ne sais pas à l’époque si mon mal-être vient de moi ou de mon travail. Je fais un bilan de compétences qui ressemble curieusement plutôt à une thérapie et je change de travail encore deux fois.
Après deux autres épisodes dépressifs et deux ruptures conventionnelles, je décide d’arrêter de travailler quelque temps, afin de m’occuper de moi.
Toujours réfractaire aux traitements médicamenteux, je fais une seconde TCC avec une – troisième – psychiatre et je vois en parallèle un homéopathe.
A cette période, je suis quasiment incapable de faire quoi que ce soit : rester seule chez moi, faire des courses, conduire, parler au téléphone, même prendre une douche (!), tout est compliqué, difficile, douloureux et déclenche chez moi des attaques de panique à tout bout de champ.
A cela s’ajoutent des angoisses nocturnes qui m’empêchent de dormir, m’épuisent et me minent le moral.
Contrairement aux précédents épisodes dépressifs, je ne remonte pas vraiment la pente, même après plusieurs mois passés au calme à la maison.
Ma vie est un calvaire !
Mon premier traitement médicamenteux
Mon homéopathe lui-même me conseille de prendre un antidépresseur au bout de quelques mois de suivi. C’est un choc, mais j’accepte enfin la médication.
L’antidépresseur a eu pour effet d’accentuer mon anxiété (je ne pensais pas que c’était possible !) et de détériorer encore plus mon moral… Si bien que j’ai atterri aux urgences psychiatriques, puis en clinique psychiatrique, où j’ai passé 6 mois.
L’hospitalisation
Dès mon arrivée, on évoque un trouble bipolaire, et on me donne, en plus d’un nouvel antidépresseur, un régulateur d’humeur (qui aggrave au passage mon souci de somnolence diurne et d’hypersomnie), des anxiolytiques et des somnifères.
Au cours de ce séjour, je prends notamment conscience que le problème dans mon couple est bien plus sérieux que je ne voulais l’admettre. A ma sortie, j’essaie de le régler avec mon compagnon mais je me heurte à un mur.
La chute
Nous voilà au printemps 2015. Après de gros efforts pour perdre les kilos pris à cause du traitement, je traverse une période d’euphorie, dépourvue d’anxiété, de phobies ou d’attaques de paniques : je passe d’un extrême à l’autre en menant une vie de patachon, inconsciente des risques que je prends, et totalement incontrôlable.
Après 7 ans et demi d’une vie douce et harmonieuse, mais entachée d’un point noir qui se révèle insoluble, je décide de quitter mon compagnon fin juillet. Je me retrouve sans logement et, dans le même temps, mon projet de reconversion professionnelle tombe à l’eau.
Mon épisode « hypomane » touche à sa fin et je tombe encore une fois dans la dépression. Ma psychiatre m’envoie à nouveau à la clinique en urgence, où je reste à nouveau 6 mois.
La renaissance
Ce fut une période très douloureuse et difficile mais durant laquelle, heureusement, j’ai rencontré mon compagnon actuel.
Nous nous sommes compris et aimés dès notre première rencontre et nous nous sommes installés ensemble tout naturellement assez rapidement.
Nous avons traversé notre lot de galères au cours de notre première année ensemble mais nous nous sommes épaulés, soutenus, encouragés ! Mon compagnon m’a appris peu à peu à avoir une meilleure image de moi, plus juste. Il m’a écoutée, conseillée, réconfortée, apaisée et a tout fait pour que je me reconstruise dans la bienveillance et l’amour.
J’ai grâce à lui trouvé la force de continuer à me battre dans l’espoir d’être un jour autonome, libérée, épanouie, sereine, confiante et heureuse.
Le bon suivi
J’ai commencé en automne 2016 une … troisième TCC avec une psychologue absolument fabuleuse et l’impensable est arrivé !!! J’ai enfin réussi à affronter mes peurs, à les surmonter, et je retrouve depuis le début de l’année 2017 le bonheur de vivre – et mon autonomie.
Le blog
Après toutes ces épreuves, tout le travail que j’ai fait sur moi, tous les livres que j’ai lu sur les troubles anxieux en tous genres, le développement personnel, toutes les techniques que j’ai expérimenté, passionnée par la psychologie et la santé mentale, je suis devenue une véritable « experte de l’anxiété » !
Durant mes longues années de « perdition », j’ai souvent cherché sur internet d’autres personnes dans ma situation afin de pouvoir discuter de mes difficultés et j’ai vraiment à cœur de faire tout mon possible pour vous rassurer et vous aider à sortir du cercle vicieux de l’anxiété.
C’est pourquoi j’ai décidé de partager toutes ces expériences et ces connaissances avec les personnes concernées par l’anxiété par le biais de ce blog.
Le chemin est long, et vous devrez trouver en vous les ressources qui vous sont propres, les solutions qui vous conviennent mais j’espère vous donner de l’espoir en vous montrant qu’il est possible de s’en sortir et d’être à nouveau en paix avec la vie.