Les attaques de panique peuvent arriver à tout le monde et ne relèvent pas immédiatement ni systématiquement de la pathologie.
Le plus souvent, les attaques de panique restent un épisode isolé, unique et ne laissent pas de séquelles aux personnes qui en font l’expérience.
Dans d’autres cas (comme ce fut le mien !), elles peuvent se répéter et devenir chroniques. Elles entraînent alors des modifications de notre comportement et de nos pensées.
Notre mode de vie tout entier est affecté et nous entrons dans un véritable cercle vicieux de la peur, comme je vais vous l’expliquer dans cet article.
1. Les attaques de panique, qu’est-ce que c’est ?
1.1 Définition
Les attaques de panique font partie des nombreuses manifestations des troubles anxieux et sont des crises d’angoisse aiguës qui se traduisent par une sensation de peur très intense et surviennent de manière soudaine et brutale.
Elles sont très difficiles à vivre de par leurs manifestations très inconfortables et leur caractère spontané et inattendu : contrairement aux phobies, par exemple, elles ne sont pas déclenchées par des objets spécifiques ou des situations bien identifiées.
Elles sont source d’une grande souffrance car elles sont extrêmement pénibles, désagréables et perturbantes. Elles sont de véritables épisodes de terreur irrationnelles et sont souvent vécues comme un traumatisme (si, si, n’ayons pas peur de le dire !!).
J’ai souvent lu que les attaques de panique ne durent que quelques minutes mais les miennes pouvaient continuer plusieurs heures. On constate toutefois que la crise atteint son plus haut point environ dix minutes après qu’elle se soit déclenchée.
Elles peuvent survenir à tout âge mais se produisent le plus souvent à la fin de l’adolescence ou chez les jeunes adultes, entre 15 et 25 ans. Les femmes sont deux fois plus touchées que les hommes.
Elles sont également très invalidantes car elles entraînent le besoin urgent et irrépressible de fuir le regard des autres afin que le sentiment de malaise disparaisse et poussent les personnes qui en sont victimes à éviter toutes les situations susceptibles de les provoquer (et elles peuvent devenir nombreuses, je peux en témoigner…).
Je reviens plus en détail sur ce point dans le paragraphe Evolution des attaques de panique.
1.2 Mécanisme
L’anxiété nous sert initialement à mobiliser notre corps lorsqu’un danger est détecté par notre cerveau et qu’il envoie un signal d’alarme.
En cas de réel danger, cela est très utile et peut nous sauver la vie !
Mais lorsque ce signal d’alerte se déclenche et qu’une réaction de terreur se produit sans raison valable, alors que la situation est tout à fait banale, cela devient problématique.
C’est le cas, vous l’aurez compris, lorsque nous sommes victime d’une attaque de panique.
1.3 Trouble panique
Lorsque les attaques de panique se déclenchent de manière récurrente et deviennent chroniques, on parle alors de trouble panique.
La fréquence ainsi que l’intensité sont variables d’une personne à une autre mais en moyenne, si vous souffrez d’une à deux attaques de panique par semaine, il est temps de prendre soin de vous (ce que je vais vous aider à faire, ne vous inquiétez pas !).
2. Quels sont les symptômes des attaques de panique
Les attaques de panique assez facilement identifiables en raison de leurs manifestations fortes et caractéristiques.
2.1 Les symptômes physiques
Je suis convaincue que si vous avez déjà fait l’expérience d’une attaque de panique, vous allez reconnaître immédiatement l’ensemble de ces symptômes physiques :
- des sueurs froides, des bouffées de chaleurs ou des frissons
- des palpitations, le cœur qui bat trop fort
- des fourmillements, des picotements dans les mains et la tête
- des vertiges, impression que l’on va s’évanouir
- une impression que nos jambes vont se dérober
- une difficulté à respirer, une oppression thoracique
- un sentiment d’étouffement ou d’étranglement, manque d’air
- une sensation d’engourdissement
- des tremblements, des spasmes
- des nausées, des troubles digestifs, la bouche sèche
Comme souvent lors de troubles anxieux, la réaction est inadaptée à la situation mais le sentiment de danger est tout à fait réel : l’organisme réagit comme s’il y avait une véritable agression et mobilise toutes ses ressources pour y faire face.
2.2 Les symptômes psychiques
Les attaques de panique sont aussi accompagnées d’un certain nombre de symptômes psychiques particulièrement difficiles à gérer et à supporter :
- un sentiment d’angoisse sans raison
- une sensation de perte de contrôle (de ses émotions ou de son comportement)
- la peur de devenir fou, de perdre la raison
- une sensation de danger imminent, qu’une catastrophe va se produire
- l’impression que l’on va mourir
- un sentiment d’irréalité ou d’étrangeté, de dissociation vis-à-vis de soi-même (c’est ce que l’on appelle déréalisation ou dépersonnalisation)
Les manifestations physiques sont suivies de ces pensées terrifiantes et envahissantes, dont la principale peur est la perte de contrôle.
Ces réactions physiques et psychologiques sont très désagréables et assez spectaculaires ; en cela même, elles aggravent la peur ressentie.
3. Pour quelles raisons les attaques de panique se déclenchent-elles ?
3.1 Principales causes
Bien entendu, il n’existe pas de cause unique ni bien précise aux attaques de panique. Elles sont le résultat de plusieurs facteurs (génétiques, biologiques, psychologiques, environnementaux).
– Le stress et l’anxiété
Comme pour la plupart des troubles anxieux, le stress et l’anxiété chronique sont les causes principales des attaques de panique. En effet, l’état de tension permanent finit par nous épuiser, l’organisme est comme « saturé » par l’angoisse, le trop-plein s’évacue sous forme de crise.
En outre, lorsque nous sommes anxieux, nous avons tendance à faire ce qu’on appelle de l’hyperventilation : notre respiration devient courte et rapide, ce qui provoque une sur-oxygénation de notre corps, et entraîne certains signes de l’attaque de panique (vertiges, engourdissements, tremblements, palpitations). Ces sensations aggravent à leur tour l’anxiété et entretiennent les signes…
– Les traumatismes
Bien que ce ne fut pas mon cas (j’étais tranquillement en train de faire les boutiques pendant mes vacances en Italie avec des amies), la première attaque de panique est souvent déclenchée par un événement traumatisant :
- la mort d’un proche
- une séparation
- un accident
- un abus
- une maladie
- la perte d’un emploi…
Une période de grande tension ou un niveau de stress extrême sont souvent à l’origine de la première crise, les suivantes peuvent persister même si la situation anxiogène a disparu.
– Les facteurs biologiques
Je n’entrerai pas dans des détails compliqués ici mais sachez que les attaques de panique peuvent également être causées par des déséquilibres de certaines substances chimiques (neurotransmetteurs) dans le cerveau.
– L’environnement familial
Il est possible que votre trouble anxieux soit héréditaire : si un des membres de votre famille souffre d’attaques de panique, le risque que vous développiez ce trouble augmente.
– L’environnement professionnel
Votre activité professionnelle peut vous soumettre à un stress important et entraîner des attaques de panique récurrentes car vous ne pouvez pas vous éloigner de la source de votre anxiété.
D’une manière générale, tout changement dans votre vie et la nécessité de vous y adapter représentent un stress important et risquent de provoquer une attaque de panique (l’être humain est génétiquement conçu pour avoir peur de l’inconnu, par instinct de survie).
– L’alcool & les stupéfiants
Les drogues comme le cannabis, la cocaïne, les amphétamines ou les hallucinogènes mais aussi l’alcool, la caféine et certains médicaments (hormones pour la thyroïde, corticoïdes) peuvent déclencher des attaques de panique.
La prise des stimulants cités risque également de les amplifier.
Je ne saurais que trop vous conseiller la prudence avec ce genre de substances si vous êtes sujet aux attaques de panique.
Attention !
Le sevrage de l’alcool et des opiacés mais aussi de la caféine ou encore des hypertenseurs, des anxiolytiques (les fameux Benzodiazépines) et des antidépresseurs peut également provoquer des attaques de panique.
Cet effet secondaire disparaît avec le temps mais il est préférable d’être informé et préparé !
3.2 Facteurs déclenchants
Nous avons vu que les attaques de panique surviennent bien souvent de manière inopinée, et que les causes sont assez floues. Cependant, il existe des facteurs déclenchant qui peuvent entraîner, en réaction, une attaque de panique :
- la confrontation avec l’objet d’une phobie spécifique (en général, dans ce cas, la crise disparaît lorsque l’exposition cesse)
- un souvenir (syndrome de stress post-traumatique)
- un lieu précis (où les attaques sont survenues pour la première fois, par exemple)
- un moment particulier de la journée (également en lien avec une précédente crise, en général)
4. Le diagnostic
4.1 Difficultés du diagnostic
Les attaques de panique, bien que les symptômes soient très caractéristiques, présentent fréquemment des problèmes de diagnostic.
En effet, lorsque nous souffrons de panique, nous consultons tout d’abord (et naturellement) notre médecin généraliste. Les symptômes physiques sont marqués et plus faciles à décrire, ce sont eux que nous mettons en avant lors de la consultation.
Cela nous conduit ensuite à nous adresser à des spécialistes de diverses disciplines, à essayer de comprendre ce qui nous arrive, cherchant une cause organique à notre mal-être.
Je me souviens avoir passé des dizaines d’examens : prises de sang, échographie de la thyroïde, radios, scanners et même IRM !!!
Le parcours peut donc être plus ou moins long avant que ne soit retenu le diagnostic de trouble panique et que l’on soit orientés vers des soins psychologiques adaptés.
J’ajouterai également que, bien souvent, nous avons nous-même du mal à intégrer et comprendre le diagnostic de trouble anxieux : en effet, comment l’anxiété peut-elle provoquer de tels états, se manifester en crises d’une telle intensité ?
On se dit dans un premier temps que ce n’est pas possible, qu’il doit y avoir une autre raison médicale, une cause physiologique qui expliqueraient ce phénomène.
Croyez-le ou non, en ce qui me concerne, j’étais à chaque fois déçue que les examens n’aient rien révélé !! Car alors c’était la preuve que mes maux étaient bien causés par l’anxiété… et j’aurais préféré une bonne vieille maladie, que j’aurais pu soigner par un médicament !
4.2 Autre pathologie
L’état anxieux peut être un symptôme ou une conséquence d’une maladie et non une cause. Cela arrive lors de troubles de la glande thyroïde (l’hyperthyroïdie ou l’hypothyroïdie) ou certains problèmes cardiaques. Dans ce cas, les attaques de panique disparaissent avec le traitement de la maladie.
Mais, a priori, comme nous l’avons vu dans le paragraphe précédent, il y a de grandes chances pour que vous ayiez déjà effectué toute une panoplie d’examens médicaux et que vous sachiez qu’il s’agit bel et bien d’un trouble anxieux !
En revanche, comme cela est souvent le cas avec les troubles anxieux, les attaques de paniques peuvent faire l’objet d’un trouble à elles seules, mais elles peuvent également être les manifestations d’un autre trouble comme la dépression, les psychoses, les addictions.
Dans tous les cas, comme je l’indique dans tous mes articles, ne pratiquez pas l’auto-diagnostic et faites appel à un professionnel de santé !
5. Evolution des attaques de panique
Lorsque les attaques de panique se répètent et qu’elles ne sont pas prise en charge, elles deviennent chroniques et s’installent sur les années, avec des phases de rémission spontanée alternées de périodes d’aggravation.
En plus de provoquer une véritable souffrance quotidienne, elles deviennent indubitablement invalidantes et sont à l’origine d’un certain nombre de conséquences néfastes à notre confort de vie.
5.1 Peur de la peur : le cercle vicieux
A force de subir des crises, on développe une forme d’anxiété permanente et la crainte persistante de voir survenir une nouvelle attaque de panique.
En effet, à partir du moment où nous subissons une attaque de panique, nous devenons angoissés à l’idée d’en avoir une nouvelle. Cela peut avoir une grande influence négative sur notre vie, notre image et notre fonctionnement global.
Cette peur de l’angoisse peut même à elle seule être la cause d’une crise !
Nous commençons à interpréter le moindre symptôme (palpitations, sensation d’étranglement) comme le début d’une attaque de panique ou bien le signe qu’il y a un danger réel.
On s’inquiète des causes possibles des crises mais surtout on imagine ses conséquences, on commence à anticiper de manière négative et souvent catastrophique ce qui peut arriver et on entre dans un vilain cercle vicieux : c’est ce que l’on appelle la peur de la peur.
On risque alors de développer un trouble très handicapant, j’ai nommé : l’agoraphobie.
5.2 L’agoraphobie
L’agoraphobie, contrairement à ce que pensent beaucoup de gens, n’est pas exactement la peur de la foule mais la crainte démesurée, pathologique de tous les lieux ou situations dont on ne peut s’échapper facilement ou dans lesquels on ne peut pas recevoir d’aide immédiatement en cas d’attaque de panique ou de malaise.
L’agoraphobie comprend ainsi la peur :
- des bains de foule : salles de spectacle, grands magasins, file d’attente (Voilà pourquoi il y a souvent une confusion avec ce qu’est vraiment l’agoraphobie.)
- des espaces fermés : métro, ascenseur, cinéma (Peur que l’on retrouve en cas de claustrophobie)
- des lieux publics dont la sortie n’est pas immédiate : centres commerciaux, transports en commun
- des grands espaces : grande place vide à traverser, montagne, mer (manque de repères et pas d’appui)
Toutes ces situations provoquent une anxiété très intense, à tel point que bien souvent, le simple fait de s’éloigner d’une zone « rassurante » (le domicile ou une pharmacie, par exemple) provoque des attaques de panique !
Ainsi, il n’est pas rare que les agoraphobes ne se déplacent que dans un périmètre restreint ou aient besoin d’être accompagnés d’une personne de confiance dans leurs déplacements (ce fut mon cas durant de nombreuses années !!).
Cela limite donc considérablement les déplacements et crée par la même occasion une relation de forte dépendance avec l’entourage, ce qui nuit à la qualité de vie des personnes qui en souffrent.
5.3 Évitement & comportements rassurants
Le développement de cette terreur de revivre une attaque de panique et de l’agoraphobie donne naissance à l’anxiété d’anticipation et a un impact terriblement néfaste sur notre comportement : pour ne pas nous retrouver dans une situation susceptible de provoquer une crise, nous commençons à changer nos habitudes et à essayer par tous les moyens d’EVITER les situations angoissantes.
Nous réorganisons toute notre vie autour de la peur de revivre une nouvelle attaque de panique.
Nous mettons lors en place tout un tas de stratégies destinées à diminuer ou éliminer le risque d’en déclencher une.
Ce sont ces stratégies modifient notre comportement et créent de véritables conduites d’évitement.
Puisque les attaques de panique se déclenchent aux moments ou dans les lieux concernés, ce constat nous pousse à éviter ces facteurs déclencheurs :
On commence à limiter nos activités et toutes les situations identiques ou proches de celles que l’on a associé à une attaque de panique (comme déplacements sortir de chez soi, aller dans des endroits très fréquentés, prendre seul sa voiture) puis on finit par les éviter totalement, afin de ne plus ressentir l’angoisse.
Ce comportement a pour effet dans un premier temps de nous soulager énormément : dès que l’on décide de renoncer à une situation, une action qui nous effraie, l’apaisement est immédiat !
Si bien que l’on prend l’habitude de ne plus faire ces choses qui nous causent de l’anxiété, de les fuir.
Le problème de cette attitude c’est que on donne petit à petit du poids à notre peur, on la renforce et elle s’installe de manière chronique. Elle devient très invalidante si bien que l’on n’arrive plus à effectuer même les tâches les plus simples de notre quotidien.
Parallèlement à ce comportement de fuite et d’évitement, nous pouvons développer des conduites dites contra phobiques, c’est-à-dire qui ont pour but de nous permettre d’affronter les situations que l’on redoute. Par exemple, être accompagné pour se déplacer, mais aussi toute autre technique destinée à nous rassurer (avoir des anxiolytiques à portée de main, ne pas sortir sans notre téléphone portable, …).
5.4 Dépression & drogue
Comme indiqué précédemment, les complications et l’épuisement causés par l’angoisse intense des attaques de panique peuvent mener, si elles persistent, à la dépression (un tiers à 50% des patients sont touchés) et même au suicide.
Parmi les conséquences les plus graves, il est fréquent d’avoir un recours abusif à l’alcool et au cannabis, qui ont un effet anxiolytique et désinhibant ainsi qu’aux médicaments contre l’anxiété (Benzodiazépines type Lexomil, Xanax, Valium, Lysanxia), afin de supporter ou faire disparaitre l’angoisse et la panique
Malheureusement ces substances sont assez addictives et entraînent une dépendance ainsi qu’une aggravation des symptômes de dépression (nous retrouvons là un nouveau cercle vicieux).
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